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La relecture est-elle accessoire ?

Dernière mise à jour : 13 mai 2021

Quel est le rôle d'un correcteur et peut-on s'en passer ?


Écrire un roman, une nouvelle ou un mémoire est un acte exigeant et personnel. Rédiger un texte seul, à partir d'une page blanche demande un investissement mental total, pour lequel l'auteur sacrifie parfois temporairement sa santé et sa vie sociale... Mais quand le travail d'écriture s'achève en vue d'une possible édition, celui-ci nécessite, comme toute œuvre, un observateur neutre pour un jugement objectif. Il n'est naturellement pas possible de prendre soi-même le recul suffisant sur son propre écrit. Des mots trop vus, des phrases trop lues, ne sont plus observés avec le même œil et pour y voir les fautes les plus évidentes, les répétitions les plus aberrantes, les incohérences les plus stupéfiantes, un regard extérieur apparaît comme incontournable. Ici entre en scène le correcteur. Face à un texte presque su par cœur, se faire relire sera donc essentiel. Le cerveau fatigué ne sera plus en mesure de voir les fautes d'orthographe et de grammaire, les petites erreurs disséminées au fil des pages du manuscrit. Or, la correction est un travail précis qui demande rigueur et concentration totale.


Laisser le correcteur entrer en piste pour sortir la tête de son ouvrage


Certes, dans un premier temps, la relecture par un proche sera envisagée comme une solution idéale et économique. Néanmoins, on ne peut attendre d'une aide bénévole l'exigence que pourra proposer un professionnel. La relecture attentive d'un manuscrit est une chose bien différente de la lecture d'un livre pour son plaisir. On peut apprécier la littérature et être à l'aise avec le français à l'écrit, on ne s'improvise pas pour autant correcteur. Peu de bons bricoleurs construisent la maison de leurs amis. Il en va de même pour la correction d'un roman, d'un mémoire ou de tout type de livre. Faire appel au service d'un correcteur est donc une plus-value réelle, incontournable surtout quand on envisage l'édition de son écrit. Tous les auteurs, quel que soit leur niveau en orthographe, font des fautes dans un manuscrit. Un virtuose fait également des fausses notes en composant un concerto. L'important n'est pas d'éviter les erreurs, mais de s'assurer qu'il n'en reste aucune au moment de proposer son texte aux lecteurs. Les conseils d'un correcteur sont ainsi précieux, et le travail, page après page, des professionnels de la relecture, ne pourra qu'être bénéfique à un récit. L'écriture devrait être la seule préoccupation d'un auteur. La création, l'imagination demandent assez d'énergie en soi. Relire est un acte déjà trop répété tout au long de la phase de rédaction. Mais un écrivain qui corrige lui-même la version finale de son manuscrit puise dans ses ressources, comme un marathonien qui devrait nettoyer le parcours après son arrivée. Il y a de nombreuses étapes à franchir pour atteindre l'objectif de toute personne qui rédige un texte, à savoir être fier de soi. Avant même de proposer à un lecteur tout document finalisé, qu'il s'agisse d'un écrit professionnel, d'une histoire pour enfant ou d'un roman personnel, il faut en effet être prêt à lâcher son manuscrit et admettre qu'il appartient désormais à l'espace public. Une fois lancé dans le grand bain, toute proportion gardée, un texte ne sera plus modifiable, et toutes les infimes fautes de frappes dissimulées page après page ne seront que des couteaux retournés dans la plaie de l'auteur impuissant. La mise en circulation d'un écrit doit se faire l'esprit apaisé. Le travail que proposera un relecteur se fera donc dans cette optique.


Un œil objectif pour un retour totalement sincère sur la qualité globale


Détaché du contexte et de l'enjeu, un professionnel de la correction et de l'orthographe apportera une réelle sérénité d'esprit, après une longue période de réflexion intense. La lecture est une chose, relire en est une autre. Être témoin d'un crime ne signifie pas être l'enquêteur. Il en va de même pour le travail de correction d'un texte. S'engager à ne laisser passer aucune faute est un pacte signé qui responsabilise le professionnel en question. Au-delà de la relecture, il faut avoir l’œil et l'esprit sur l'ensemble du livre ou du document. Pointer une erreur est à la portée de toute personne bonne en orthographe, ou d'un ordinateur. Mais remarquer une incohérence dans le scénario ficelé d'un roman de plusieurs centaines de pages, comprendre la subtilité d'un récit, sentir les nuances d'un auteur, les liens créés entre les personnages, ou tout simplement relever une erreur dans la date de naissance d'un auteur cité en note de bas de page, tous ces détails qui font la qualité globale de l'œuvre, seul un correcteur relecteur scrupuleux le verra avec exactitude. La lecture et l'écriture sont deux compétences apprises très tôt dans la scolarité d'un enfant en France et dans beaucoup d'autres pays. Se relire est même un verbe fréquemment employé par les professeurs de nombreuses matières. Mais relire, dans sa forme transitive directe, l'est beaucoup moins. Il s'agit donc bien d'un acte spécifique, qui mérite d'être considéré comme un travail à part entière. Qui plus est, tous les auteurs sont avides de conseils et preneurs de retours francs et honnêtes sur leur texte. Un lecteur bêta sera peut-être capable d'apporter une réponse subjective à cette question tandis qu'un ami proche n'osera pas toujours dire ce qu'il pense vraiment du manuscrit qu'il s'est engagé à relire. Pour écrire un mémoire, un roman ou tout autre type de livre, ayant pour vocation d'être proposé à un éditeur ou à un jury universitaire, l'avis d'une personne objective ayant lu avec attention son travail en amont est pourtant précieux.


Un exercice de précision pour scruter le texte dans ses moindres détails


Selon les services inclus dans son devis, le relecteur pourra parfois même proposer des conseils de mise en page, fort utiles pour un rendu à la hauteur de ce que peut attendre une maison d'édition. Les tarifs proposés par les correcteurs varient ainsi considérablement d'un texte à l'autre, en fonction des contextes et de la demande de l'auteur. Effectuer quelques corrections ou une légère réécriture d'articles courts dans le cadre d'un blog non exhaustif ne demandera pas le même investissement que la relecture d'un roman avec une histoire complexe, ou d'un document plus scolaire requérant la correction de fautes typographiques. Pour un texte long, la correction ne se fera d'ailleurs pas en une seule étape. Une communication sera mise en place entre la personne ayant écrit l'ouvrage et celle qui effectuera la tâche correctrice. Car pour tous les correcteurs professionnels, l'objectif est simple : que les auteurs ayant fait appel à leurs services obtiennent la réponse à leurs attentes. Autrement dit, un document le plus proche possible de la perfection. Ainsi, quel que soit le texte, du premier lecteur à l'éditeur éventuel, étape après étape, si l'écriture lui aura donné corps, la correction lui aura donné sa prestance. Car pour bon nombre d'auteurs l'écriture d'un livre est l'œuvre d'une vie. Qu'il s'agisse d'un essai politique, d'une thèse scientifique, d'un ouvrage technique ou d'un roman autobiographique, l'investissement de plusieurs mois, de plusieurs années, ne mérite pas d'être terni par un refus de conseils extérieurs, pour une question de tarifs paraissant souvent élevés, au regard de ce que rapportera financièrement l'ouvrage publié. Pourtant, une valeur ajoutée est apportée par la fonction correctrice. Tel un sculpteur qui fignole avec minutie les détails d'un visage de marbre, lorsqu'un relecteur corrige avec justesse quelques erreurs et propose d'améliorer quelques phrases, c'est un investissement au service du texte, à l'intention des futurs lecteurs. Un devis pour effectuer ce type de corrections peut donc être demandé en amont de toute collaboration humaine. Car si une version bêta d'un logiciel peut écrire un mail automatique seul un échange réel permettra d'atteindre un tel objectif de réécriture subtile.

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